Appréciation : 8/10
Fiche
Date de sortie : 25 novembre 2015 (1h 45min)
Réalisation : Thomas Bidegain
Acteurs : François Damiens, Finnegan Oldfield, Agathe Dronne plus
Genre : Drame
Nationalité : Français
Synopsis
C’est l’histoire d’une famille qui perd leur fille dans les années 1990, et dont le père et le frère ne cesseront pas de la chercher quitte à y risquer leur vie. Cette famille alors passionnée par la culture des « cowboys » voit leur fille et sœur les quitter pour son amant arabe, se convertissant alors à l’islamisme. On aperçoit l’évolution d’une famille qui se déchire, dont le père meurt laissant à son fils l’héritage de sa quête. On entrevoit donc les différents attentats historiques en lien avec l’histoire de la montée islamique, un frère se rendant en Palestine pour la retrouver, tuant ainsi l’ancien mari de sa sœur et ramenant alors sa femme en France. Il lui montre sa culture et développeront une relation qui les mèneront à avoir un enfant. C’est à cette époque où sa vie coulait à flots qu’un ami lui apprend avoir vu sa sœur à Londres. L’histoire se termine alors sur la retrouvaille sans mots du frère cowboys et de la sœur voilée, se quittant toujours sans mots.
Point de vue
Quel drame ! Comment ne pas être stupéfait par le scénario tout aussi inattendu ? Vous pensiez visionner un film accès sur la quête du père, mais ce n’est pas le cas, c’est la quête de toute une famille. Les émotions s’enchaînent avec la disparition, la mort, l’étonnement, la souffrance, l’espoir, la peur, la colère, l’amour… Voilà pourquoi ce film m’a tant touché et attiré mon attention. L’utilisation de différents plans étaient très bien choisis : beaucoup de gros plans afin de dramatiser et nous ébranler. Par ailleurs, l’absence de dialogue accentue la tension familiale liée à la disparition de la jeune femme, ce qui nous pousse à porter attention au décor, à la musique, au silence et surtout à la finesse du langage non-verbal. Ainsi, je suis étonnée du jeu des acteurs dont celui de François Damiens qui est poignant avec sa colère, prêt à tout pour retrouver sa fille. La deuxième partie révèle la quête de Kid, jouée par Finnegan Oldfield que j’ai trouvé impressionnant dans ce qu’il réussissait à dégager par son regard : l’angoisse pouvait être palpable.
La mise en scène m’a également surpris, puisque toute l’histoire suit un fil bien clair que nous comprenons grâce aux émotions que transmettent les acteurs dans leur langage non-verbal, unifié des différents plans et trames sonores. Dans une société prônant le dialogue et la francise, ce film me laisse alors bouche-bé, on met l’accent sur la communication riche en contexte où on accorde une certaine valeur au silence. Ainsi, le moindre dialogue est une sucrerie rajoutant de l’énergie au film.
Je me suis alors sentie proche des personnages : je me suis rendu compte que ce film d’actualités tracé le problème d’une vie de famille ordinaire qui se veut, avec les années, un enjeu politique national voir international, et que personne n’est à l’abri de vivre la même histoire.
Ce qui m’a également plu est l’intégration du western américain dans le drame, rassemblant les différents thèmes dont le récit initiatique avec l’évolution du personnage, la quête de la famille, le héros bravant les dangers, la menace des indiens et enfin la femme tombant amoureuse du héros. Le réalisateur a particulièrement bien intégré ces différents archétypes dans un drame d’actualités sans mettre l’accent sur la rancune et les préjugés des religions : c’est ce que j’ai trouvé le plus intéressant dans le scénario, car lorsqu’on y réfléchit bien le western est utilisé comme métaphore à la tension islamique, en comparant l’indien aux islamistes : la quête du jeune Kid tel un cowboy d’antan pour retrouver sa sœur, la jeune musulmane tombant amoureuse du cowboy…
Par conséquent, le scénario, la mise en scène, les acteurs… le tout forme, pour moi, un mélange harmonieux qui laisse à réfléchir. C’est cela que j’aime le plus dans les films : la réflexion, la remise en question, l’interrogation… Par ailleurs, ce film me touche d’autant plus, car il porte subtilement sur un enjeu politique que nous vivons actuellement : les attentats.
Article : Milane Russo.
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